La Commission Internationale de Pénitencerie Pastorale Catholique (ICCPPC) a organisé le XIVe Congrès mondial de Pénitencerie Pastorale, accueilli per la Ville de Panama, du 7 au 11 février. 55 personnes de 41 pays y ont participé: Allemagne, Algérie, Argentine, Arménie, Australie, Autriche, Bolivie, Cameroun, Canada, le Chili, Chine, Colombie, Costa Rica, les EU, Égypte, Écosse, Espagne, Estonie, France, Guatemala, Hollande, Honduras, Hongrie, Inde, Italie, Jordanie, Kenya, Lettonie, Liban, Nigeria, Nouvelle-Zélande, Panama, Pérou, Pologne, Puerto Rico, Royaume-Uni, République tchèque, Afrique du Sud, Taiwan, Venezuela et Zambie.
L'évènement a béneficié de la présence du Nonce apostolique, Mgr. Andrés Carrascosa, et d’un délégué de la Congrégation pour le Clergé, du Vatican. Les communications ont été prononcées par le Prof. Dr. Theo de Wit, de l'Université Catholique de Tilburg aux Pays-Bas: "Réflexion sur l'espérance des 'criminels'"; le Dr. Elvy Monzant, Secrétaire Exécutif du Département Justice et Solidarité du Conseil Épiscopal Latino-américain: "l'Église en sortie: pauvre pour les pauvres"; et le Rév. Jorge García Cuerva, représentant de l'ICCPPC pour l'Amérique latine : "Approches d’une spiritualité de la prison". Tous les sujets développés ont été réfléchis dans des groupes, d’affinité linguistique et de proximité géographique.
Récemment, la déclaration finale du Congrès a été publiée:
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En tant que membres de l'ICCPPC, nous nous sommes réunis à Panama pour notre congrès qui a eu pour thème principal: « Es-tu le Christ? Découvrir le Christ dam le crucifié aujourd'hui ». Nous avons eu beaucoup de discussions fructueuses, de nombreuses rencontres spéciales et des moments spirituels inoubliables. Résumons les principaux thèmes de notre congrès, et certains des principaux résultats et défis que nous avons devant nous,
· Nos conférenciers se sont concentrés sur les actions du pape François et ses nombreux plaidoyers pour une «église des pauvres pour les pauvres». Dès le début de son pontificat, le pape a souligné l'importance de la pastorale des prisons et sa capacité à transformer la société. Dans de nombreuses régions du monde aujourd’hui, face à la criminalité, la réponse n’est motivée que par la peur, et non l’amour. Il y des pays dans le monde aujourd’hui qui connaissent des situations tragiques dans la lutte contre la criminalité. L'élimination et l’assassinat de centaines de personnes, parmi lesquelles beaucoup d’enfants, à la fois à l’extérieur et l’intérieur des prisons, sont devenus fréquents et choquent les sociétés et les Eglises où ces événements se produisent.
· Dans leurs contacts avec de nombreux prisonniers, les aumôniers et les bénévoles constatent que les détenus attendent désespérément un sentiment d'appartenance à une communauté. Disons même plus crûment: si en tant que société et comme Église, nous ne pouvons pas leur offrir un sentiment d’appartenance, ils formeront leur propre communauté souvent fondée sur d’autres activités criminelles.
· Lors du congrès, nous sommes devenus plus conscients de la grande diversité dans le contexte de notre monde, des relations Eglise-Etat, et des possibilités et défis auxquels sont confrontés tous ceux qui sont impliqués dans la pastorale des prisons en fonction de ces contextes. Ce qui est vrai sujet de la prise de conscience de l’impact de la pastorale des prisons sur nos sociétés peut également être appliquée à la vitalité de nos Eglises. Dans certains cas, sensibiliser les évêques et les fidèles est notre première tâche. Comme le Pape François nous l’a appris, nous devons trouver Dieu au milieu de nos réalités, sans fermer nos yeux dessus.
· Beaucoup d'autres ont remarqué que de nombreuses prisons sont des lieux de mort. La première tâche de ceux qui sont engagés dans la pastorale des prisons est d’être une présence au milieu des gens, de développer des relations personnelles de confiance et d’espoir, au lieu de se référer constamment à des statistiques. Les prisonniers sont des concitoyens avec lesquels nous voyageons sur notre chemin de pèlerinage, appelés par Dieu à être le sel de la terre et la lumière du monde. En bref, notre approche doit être christocentrique. On doit apprendre à « toucher les plaies du Seigneur » en prison. Et certains intervenants ont ajouté que nous devons pratiquer «: une spiritualité de questionnement », La simple question: « Pourquoi ces enfants souffrent-ils? » nous rend humble. Sans amour, nous ne portons pas de fruit, et sans foi et charité nous finissons dans la frustration.
· «Les prisons sont des usines à larmes, a-t-il été dit, mais il n'y a pas de place pour pleurer » Mais de même que Jésus a pleuré sur Lazare, de même nous pouvons apprendre que des larmes peuvent être signes d'espoir, et que l'espoir ne doit pas être confondu avec l’optimisme rationnel basé sur le calcul et des statistiques ; par conséquent, notre spiritualité doit être aussi joyeuse. A la rechercher de l'arc-en-ciel, nous marchons main dans la main avec ceux qui sont en prison. Dans plusieurs de nos réunions, la grande contribution des bénévoles a été discutée, et on lui a rendu hommage. « Je ne peux pas tout faire seul » était le « cri du cœur » de plusieurs intervenants au cours d’une session et tous étaient d’accord sur ce point.
· Nous sommes parvenus également à un consensus écrasant, à la suite de l’enseignement du pape François, en particulier au terme de l'année de la Miséricorde, et nous appuyant sur de nombreuses recherches scientifiques, pour dire que notre approche devait être réparatrice (Justice réparatrice). Chaque jour dans notre pratique, nous devons trouver le difficile équilibre entre justice et miséricorde. Alors que la miséricorde est soulignée comme un élément clé de notre ministère, les situations auxquelles sont confrontés les victimes d'actes criminels ont également été soulevées et discutées. Un autre défi pour tous ceux engagés sur la voie de la justice réparatrice est que nous devons marcher aux côtés des victimes et veiller à ce que la guérison par l'amour et la miséricorde de Dieu soit reçue par la victime et le prisonnier au moment où ils retournent en société ensemble.
· Puisque Marie, notre mère, a assisté à la mort de son Fils sur la croix, il a été suggéré qu’on souligne son rôle dans l’Incarnation et que son intercession soit invoquée dans tous nos travaux.
· Il a également été souligné que le rôle du détenu et de son partage d’expériences de vie et de foi peut également être enrichissant et beaucoup de ceux qui travaillent en prison parlent de la façon dont ils avaient grandi en tant que personne grâce à de nombreuses rencontres.
· Enfin, nous avons convenu de la nécessité de travailler avec des personnes d’autres religions sur la base du dialogue. Dans de nombreuses prisons, l’équipe des aumôniers de prison est en fait une coopération entre peuples de confessions religieuses diverses. Nous avons ainsi l’occasion de donner un bon exemple de coopération pacifique, contre toute forme de fondamentalisme, d'exclusion et de haine.