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Homélie de S.E. Mgr J.C. Patrón Wong en l’église Saint-Louis des Français

Patron Wong
S.E. Patrón Wong

Dimanche 17 janvier 2016 (2ème du Temps Ordinaire)

Lectures : Isaïe 62,1-5 ; Psaume 95 (96); 1Corinthiens 12,4-11 ; Jean 2,1-11

         Chers frères et sœurs, les lectures déroulent sous nos yeux l’histoire de l’alliance nouvelle et éternelle, initiée et tissée avec le Peuple d’Israël, réalisée par l’Incarnation du Verbe, consommée par les Noces de la Croix, actualisée pour nous, à chaque moment de l’histoire, par le Christ glorifié qui nous attire à Lui et par le don de l’Esprit de sainteté.

         1. Par la grâce du baptême, nous faisons partie d’un peuple épousé par Dieu, nous sommes membres de l’Église, l’épouse du Christ. Les promesses proclamées par Isaïe sont accomplies : « On ne te dira plus : ‘Délaissée !’ À ton pays, nul ne dira : ‘Désolation !’ Toi, tu seras appelée ‘Ma Préférence’, cette terre se nommera ‘L’Épousée’. Car le Seigneur t’a préférée, et cette terre deviendra ‘L’Épousée’. Comme un jeune homme épouse une vierge, ton Bâtisseur t’épousera » (Is 62). Le premier signe de Jésus dans l’Évangile de Saint Jean est précisément celui des épousailles, car Jésus est l’Époux divin, apportant avec lui le vin précieux, surabondant, et nouveau de sa présence de joie, de grâce et de vérité (cf. Jn 2). Il est l’Emmanuel, « Dieu avec nous », Dieu pour nous, Dieu en nous et nous en Lui. Chacun de nous est connu de Lui, infiniment aimé, désiré, pardonné par Lui. Et cela ne vaut pas seulement pour les baptisés, mais pour tout homme, car, comme l’a dit le dernier Concile, dont on vient à peine de célébrer les cinquante ans, « par son incarnation, le Fils de Dieu s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme. Il a travaillé avec des mains d’homme, il a pensé avec une intelligence d’homme, il a agi avec une volonté d’homme, il a aimé avec un cœur d’homme » (Gaudium et Spes, 22). D’autres prophètes ont exprimé également la joie de Dieu à nous aimer. Par exemple, Sophonie : « Le Seigneur aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour ; il exultera pour toi et se réjouira » (So 3,17). Comment répondrons-nous alors à la joie de Dieu à notre égard ? Par la joie et la justice du salut reçu.

2. Notre réponse de joie est suscitée par le salut que Dieu nous donne, par sa miséricorde. Les paroles programmatiques du Pape François, dans sa première Exhortation apostolique « La joie de l’Évangile », résonnent encore plus fortement en cette année jubilaire de la Miséricorde : « J’invite chaque chrétien, en quelque lieu et situation où il se trouve, à renouveler aujourd’hui même sa rencontre personnelle avec Jésus Christ ou, au moins, à prendre la décision de se laisser rencontrer par lui, de le chercher chaque jour sans cesse. Il n’y a pas de motif pour lequel quelqu’un puisse penser que cette invitation n’est pas pour lui, parce que ‘personne n’est exclus de la joie que nous apporte le Seigneur’. Celui qui risque, le Seigneur ne le déçoit pas, et quand quelqu’un fait un petit pas vers Jésus, il découvre que celui-ci attendait déjà sa venue à bras ouverts. […] J’insiste encore une fois : Dieu ne se fatigue jamais de pardonner, c’est nous qui nous fatiguons de demander sa miséricorde. […] Il nous permet de relever la tête et de recommencer, avec une tendresse qui ne nous déçoit jamais et qui peut toujours nous rendre la joie » (EG, 3). Chers amis, ne nous laissons pas voler la joie du salut ! Prenons la décision de vivre dans cette joie constamment offerte, y compris dans les difficultés ! Par le don de la joie, nous offrons une lumière d’espérance à tant de nos contemporains, angoissés, entre autres, par l’insatisfaction due à un mode de vivre matérialiste, consumériste et individualiste. 

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